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Par le viseur de l'objectif
2 mars 2014

Séjour en Sicile - juillet 2012 - Escapade à San Vito et 1ère visite d'Erice

Séjour en Sicile - juillet 2012 - Escapade à San Vito et 1ère visite d'Erice

17 juillet : Toujours sur la côte Ouest de la Sicile, où nous logeons dans une hacienda agricole entre Erice et Trapani, nous décidons de faire une escapade sur la pointe Nord-Ouest, soit vers San Vito lo Capo, où se situe la 1ère réserve naturelle de Sicile : la Réserve naturelle du Zingaro.

Notre 1ère étape sur la route de la côte qui méne à San Vito lo Capo, sera à Bonagia où nous avions dîné à notre arrivée de ce côté de l'ïle (billet du 15 juillet), ou plus exactement à Tonnara di Bonagia, soit le petit port de pêche au thon.

La pêche au thon est ici une tradition qui remonte au 17ème siècle. Elle se pratiquait tout le long de la côté Sicilien jusqu'au début du 20ème siècle dans le Tonnara, principalement de Messina à Marsala. Les thons étaient pêchés lors de leur périple pour gagner les eaux chaudes à la saison de la reproduction.

Sur le largo Tonnara, on y trouve d'abord le petit port de pêche moderne, avec ses petits bateaux qui font êtrangement penser à ceux que l'on trouve à la Pointe du Raz (bien qu'un peu plus grand ici).
A l'heure actuelle, il n'y a plus que 2 tonnara encore actives en Sicile, toutes deux étant du côté de Trapani, dont celle de Bonagia. On y capture environ un millier de thons par saison.

 

Toujours sur le largo Tonnara, se situe la Torre Saracena ou tour sarrasine datant du 16ème - 17ème siècle. On trouve de ces tours sarrasines tout au long de la côté comme vous le verrez un peu plus loin. Elles avaient une fonction défensive à l'origine, mais aujourd'hui celle de Bonagia abrite un petit musée dédié à l'époque de la pêche au thon.

Mais qu'est-ce qu'une Tonnara ?

Et bien d'après le livre que nous avions au gîte dédié à la Tonnara di Bonagia, il s'agit d'un système de filets fixes ancrés au fond de la mer sous la forme d'un parallélépipède et reliés à la côte par un autre long filet qui bloque le cours de la migration du thon. Ce terme englobe aussi les bâtiments qui servaient par la suite à la préparation des thons. (Schéma ci-dessous).

Tonnara
Dessin issu du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza

Un peu plus loin, passé le port de pêche moderne, on trouve les vestiges des anciens bâteaux ou barques de pêches, vestiges des temps de la pêche au thon à l'ancienne.
On compte 7 barques, laissent là, à l'abandon.

 

Pour vous rendre bien compte de ce qu'était la pêche aux thons dans les tonnara, je vous mets ci-dessous quelques photos issues du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza.

Photo issue du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza

Photo issue du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza

Photo issue du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza

Photo issue du livre "L'ultima muciara - Storia della tonnara di Bonagia" de Ninni Ravazza

De Bonagia, là où sont les épaves des vieilles barques, on aperçoit le Mont Cofano, bout de terre et mont coincé entre le Golfe de Bonagia et le Golfe de Cofano. Il est haut de 659 m d'altitude. C'est la direction que nous prenons maintenant pour rejoindre San Vito.

Nous reprenons donc la route.

Alors il fallait bien que je vous montre qu'il peut faire mauvais en Sicile ! Enfin temporairement uniquement et dans les hauteurs, puisque en partant de Bonagia il faisait beau et qu'en arrivant à San Vito... le ciel gris avait de nouveau disparu pour laisser place au soleil.

Nous voici donc arrivés à San Vito lo Capo.

A l'origine San Vito était un avant-poste d'Erice (dont je vous parlerais plus bas), dont la ville date du XVIIIème siècle. Elle doit son nom au martyr San Vito.
C'est aujourd'hui une station balnéaire, connue pour sa plage, mais qui n'a pas vraiment d'intérêt avec sa rue principale bordée de boutiques de souvenirs, restaurants... Bref, nous n'y sommes pas restés. Peut-être à tort car apparemment il y a de belles balades à faire, mais j'avoue que la foule nous a rebuté.

Juste le temps de visiter le Sanctuaire de San Vito.
On remarquera la forme atypique de cette église, qui à l'origine était une forteresse sarrasine datant du XVème siècle. Même changée en église, l'église a gardé sa forme de forteresse apparemment pour défendre les pèlerins qui demandaient l'hospitalité.

A l'intérieur, on oscille entre ancien et moderne, avec des oeuvres très contemporaines.

S'agissant du coeur, les statues sont de Orazio Ferraro et datent du XVIIème siècle.

D'une aile à une autre, on passe d'une époque à l'autre.

  

Sorti de San Vito, nous longeons la côte pour aller plus au Nord afin de pouvoir trouver un chemin de balade, et peut-être une plage moins touristique...

Le souci c'est qu'il n'est pas possible d'arrêter la voiture sur la bas côté, ce qui se comprend puisque nous sommes dans la Réserve naturelle du Zingaro. Au bout de la route, le seul parking que nous trouvons est déjà plein, voir archi plein... et vu la température, j'avoue que nous n'avions pas le courage de faire le chemin à pied.

 

 Et au final, nous reprenons de nouveau la route pour retourner au gîte.

Sur le chemin, nous nous arrêtons pour voir la Cappella Santa Crescenzia. Cette chapelle de forme cubique date de la fin du XVème siècle, et est dédiée à Sainte Crescenzia.
La légende raconte que Dieu a puni les habitants payens de Conturrana, qui ne voulaient pas écouter les prêches de San Vito, et pour cela il fit s'abattre sur le village une avalanche de rochers qui enterra le village. Pour épargner les croyants, ces derniers devaient quitter le village sans se retourner, ceux qui se retourneraient, seraient changés en pierre.
Sainte Crescenzia, malgré qu'elle soit avec San Vito, se retourna... et fût immédiatement changée en pierre à l'endroit où se dresse aujourd'hui la chapelle.

Sainte Crescenzia aurait le don de faire fuire la peur, et pour profiter de ce don, il faut jetter un caillou dans la chapelle... d'où les cailloux.

 

En poursuivant la route, le paysage est très sauvage. On aperçoit une nouvelle tour sarrasine près de Macari.
Vues vers le Nord

 

Vue vers le Sud, près de Macari.

Comme je l'ai déjà écris à plusieurs reprises dans les précédents billets, on peut avoir de belles plages en Sicile, des micro-plages, des plages artificielles, mais ces endroits sont relativement "rares", d'où leur surpopulation... sauf à aller sur une plage privée, mais payante !
Contrairement à la France, on viendra toujours vous demander de payer si vous vous attardez trop près des parasols, et ce même si vous restez debout (en tout cas, c'est notre expérience). Même la police ne vous sera d'aucune aide sur le sujet !! Ce qui nous a fait conclure qu'il n'y a pas de bande littorale libre d'accès et public... Bref, ça fait parti du paysage, on lache l'affaire et on va plus loin.
A noter que nous n'avons jamais été agressés ou insultés, même si les gars en question n'avaient pas franchement l'air amical.

Bref, en fait bien souvent la côte ne permet pas d'aller se baigner, mais forme de très jolies côtes sauvages.

Finalement au lieu de rentrer au gîte car il n'est pas si tard que cela, nous décidons de passer à Erice. Grand bien nous en a pris, car c'est, je pense avec Syracussa, l'une des plus belles villes que nous avons visité en Sicile. Un bijou au dessus de la montagne.

Bon, nous avons tout de même douté pendant la route qui nous montait à Erice, car plus nous avancions plus nous étions dans le brouillard et les nuages... et avec une température qui baissait, baissait à vu d'oeil... Là, il faut vraiment mais vraiment prévoir le pull et le Kway !
Nous avons au moins perdu 10 °C pendant la montée ! Je vous laisse imaginer.

Donc Erice est dans les hauteurs, ce qui fait que soit on y monte par la route, soit on y monte en téléphérique (que l'on aperçoit sur la photo ci-dessus en bas à gauche).

Erice est une ville très ancienne, puisqu'on en trouve sa trace à l'époque grecque et phénicienne, elle a été érigée sur ce que l'on nommait la montagne des mythes, soit le Mont Eryx (750 m d'altitude). Erice a toujours été un lieu de culte. A l'époque phénicienne, grecque puis romaine, on y rendait hommage aux déesses de la fécondité (soit respectivement selon les époques : Astarté, Aphrodite puis Vénus). Abandonnée à l'époque de l'invasion arabe, il faudra attendre les normands pour en revoir la renaissance. C'est en effet avec les Normands, les souabes puis les aragons que de nombreuses églises seront érigées.

C'est donc une ville à fort caractère médiéval. Un petit bijou.

Si vous visitez Erice et que vous y accédez en voiture, ne cherchez pas à vous garer au coeur de la ville. La circulation y est limitée, et les rues très étroites, préférez le 1er parking que vous trouverez aux abords de la ville, qui est largement visitable à pied (ce qui est d'ailleurs très agréable).

Vue d'Erice en haut de Chiesa Madre.

La 1ère église que nous visitons est la Chiesa Madre que l'on trouve aussi sous le nom de Duoma dell'Assunta ou Eglise royale. C'est une église de style gothique construite en 1314 par Frédérick III d'Aragon, et dédiée à notre Dame de l'Assenscion. Les pierres qui ont servis à sa construction provienne de l'ancien temple de Vénus de l'époque romaine.

Avant de rentrer dans Chiesa Madre, sur la gauche se dresse la Tour du Roi Frédérick III, à la place d'une ancienne tour de garde romaine, haute de 28 mètres. La tour actuelle date du 13ème siècle, et fût construite par Frédérick III, à l'époque où la ville était assiégée par les troupes de Robert d'Anjou pendant la guerre de succession en Sicile.

L'intérieur de la Chiesa Madre est de style néo-gothique et a été restauré au 19ème siècle.

 

Ci-dessus à droite : la chapelle dédiée à la vierge de Custonaci, dont la peinture est une copie de l'oeuvre originale de Michele Corteggiani. L'urne de verre au pied de l'autel contient les reliques de Saint Begnino.

  

Cidessus à gauche : une des trois chapelles adjaccentes dédiée à Saint Joseph. La sculpture de Saint Joseph est ici l'oeuvre de Pietro Orlando et date de la fin du 17ème siècle.
Ci-dessus à droite : Sainte Messina, notre Dame de la Tendresse (2008).

Nous continuons notre visite au détour d'une ruelle, en visitant la Chiesa di Sant'Alberto Dei Bianchi, cette église date de 1371.

L'autel date de 1654 et est en marbre. La statue qui l'orne est l'oeuvre de Rosario Bognasco, dédiée à Saint Albert.

Dans les ruelles étroites de Erice, on retrouve le style de certaines des rues du Syracusse historique, avec les balcons. L'étroitesse des rues en fait une ville très intimiste.

 

L'entrée du Monastère de Saint Salvatore (photo ci-dessous), dont il ne reste que des ruines.

On continue avec la Chiesa di San Martino, église érigée par Robert le Normand, et dont la reconstruction date de 1682.

Malgré la simplicité de la façade extérieure de cette église, l'intérieur est somptueusement décoré de stucs, avec des peintures des frêres Manno, originaires de Palerme.

 

Ci-dessus : Statue de Saint Dominique, de F Bagnasco, datant de 1837.

 

 

Ci-dessus à droite  : peinture du plafond de la nef.
Ci-dessus à gauche : demi buste reliquaire datant du 16ème siècle.

Ci-dessous, impossible de retrouver le nom de cette église que nous n'avons pas visité d'ailleurs ! D'attendre trop longtemps pour trier les photos n'aide pas...

Nous avons profité d'une pâtisserie sur la place de cette église, pour faire une pause goûter avec de nouveau le cassate à droite (mais bien moins bonne qu'à Noto) et un cucidati (biscuit fouré à la figue).

 

Pour cette 1ère visite de Erice, nous finirons pas l'Eglise San Giuliano.

Cette église n'a pas un réel intérêt pour sa décoration intérieure très très dépouillée (mais peut-être détruite). En fait, elle fait office de musée des arts religieux.
On peut y admirer les Misteri, groupes de statues, qui sont portés lors des pardons et les vendredis saint à travers la ville. La plupart datent du 18ème siècle et sont les oeuvres d'artistes locaux.

 

Ci-dessus à gauche : l'oeuvre des frêres Nolfo : le couronnement du Christ avec des épines.
Ci-dessus à droite : l'oeuvre de P. Calamela : la flagellation (1760)

Un dernier groupe avec l'oeuvre de M. Ciotta : Jésus priant à Gethsemane.

Erice, au-delà de ses églises qui sont comme vous l'avez vu et le verrez dans mon prochain billet nombreuses, est connue pour ses céramiques.

Il est tard, mais nous tentons de voir le Castello di Venere, soit le chateau d'Erice.  Bien évidemment il est bien trop tard... et je vous en parlerais dans le prochain billet.

Vue sur l'est de la Sicile.

Le soleil se couche, et il est temps pour nous de repartir. Ici de jolies couleurs chaudes du soleil couchant sur la Chiesa San Giovanni Battista.

Nous repartons cette fois, par la route qui descend en serpentant vers le coeur de Trapani.

Logement :

Azienda agrituristica Tenuta Pizzolungo

C'est une exploitation agricole qui propose la location de gîtes au milieu de l'Hacienda. Franchement, nous y serions bien restés plus longtemps. Nous étions au coeur de champs d'oliviers et d'orangers avec permission pour les enfants de ramasser des oranges si elles le voulaient.
Le gîte - appartement que nous avions loués était splendide, propre et assez grand. Nous prenions un petit déjeuner copieux dans une salle de la maison principal avec bien évidemment un jus d'orange frais tous les matins.
L'appartement disposait d'une cuisine, qui aurait permis de faire la cuisine, mais tout proche on trouve à Bortegia (au nord sur la route côtière) un traiteur qui fait des bons petits plats dont les fameux arrancini.
Tarif : 140 euros pour 4

Restaurants :

Déjeuner du midi : près de San Vito, mais sans grand intérêt.

Diner du soir : de nouveau pas envie d'aller au restaurant - de plus il est tard, nous tombons par hazard dans une rue de Trapani sur une traiteur qui fait des arrancini de pâtes. Bof, bof...

 

Lien vers les autres billets :

7 juillet 2012 - Enna et le centre de la Sicile
8 juillet 2012 - d'Enna à Siracuse (en passant par Piazza Armerina)
9 juillet 2012 - Siracuse : Ortigia et la nouvelle ville
10 juillet 2012 - Noto et la côté Sud-est
11 juillet 2012 - l'Etna
12 juillet 2012 - Siracuse grec
13 juillet 2012 - Scicli
14 juillet 2012 - Agrigente et la Scala dei Turchi

15 juillet 2012 - Sélenonte et traversée de la Sicile vers Erice

16 juillet 2012 - La via del Sale de Trapani à Marsala

17 juillet 2012 - Escapade à San Vito et 1ère visite d'Erice

18 juillet 2012 - 2ème visite d'Erice pour finir à Trapani

19 juillet 2012 - Monréale et 1ère soirée à Palerme

 Contrat Creative Commons Tous les textes et photos contenus sur ce blog sont la propriété de Sandrine Chauvin, alias Sbc sur ce blog ou Macaronette et Cie sur mon blog de cuisine.

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Commentaires
V
Super blog de voyage, clair, pratique et avec de belles photos
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M
Votre voyage a dû être magnifique ! Et tes photos sont de véritables gourmandises ! Je suis une vilaine pas belle car je connais tes talents et je passe par là peu ou prou ! Tu as le droit de me tancer ! ;-) ! Plein de bisous !
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N
Une belle petite promenade!! et en plus la photo du bateau echouée est trop trop belle!
Répondre
G
Tes photos sont magnifiques!!<br /> <br /> Gros bisous xxxx
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Par le viseur de l'objectif
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