Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Par le viseur de l'objectif
29 septembre 2015

Direction les Alpes japonaises et visite de la ferme de wasabi d'Azumino (安曇野市)

Direction les Alpes japonaises et visite de la ferme de wasabi d'Azumino (安曇野市)

Nous quittons Kyoto de bon matin, direction Matsumoto (松本市), au pied de la région montagneuse que l'on appelle les Alpes japonaises dans la préfecture de Nagano.

Après notre voyage de Tokyo à Hiroshima à notre arrivée, c'est le plus long des trajets de train que nous ferrons pendant le séjour. De quoi découvrir les paysages de la campagne japonaise.

Nous traversons des régions plutôt rizicoles, où les paysans locaux sont en cours de préparation des rizières avant la plantation du riz. Il faut dire que nous sommes au début du printemps.

Les tracteurs sont petits et adaptés pour les rizières pleines d'eau.

Plus on avance dans le trajet vers Matsumoto et plus le paysage devient montagneux. C'est une région où il est possible de faire du ski l'hiver.

J'aurais l'occasion d'en parler plus dans mes billets sur Tokyo, on croise des terrains de base-ball un peu partout sur le territoire.

Notre trajet en train étant assez long, nous avions prévu notre déjeuner avec la version "sandwich" japonais. On est loin des onigiri classiques, mais le principe est le même du riz fourré entourré de feuilles d'algues.

Ci-dessous des rouleaux fourrés au nattō (納豆) - pour amateur :o)
Il s'agit de haricots de soja fermentés (découvert lors de mon 1er voyage au Japon grâce à une collègue).
C'est assez fort en goût, cela rappelle un fromage de chèvre bien fait.

   

Ci-dessous un snack de nageoires de poissons séchés.

 

Après avoir récupéré notre voiture de location, nous arrivons et nous installons dans le ryokan de Matsumoto qui sera notre point de chute pour les 2 prochains jours le temps.
Assez excentré de Matsumoto, c'est un ryokan très agréable.

Vue de notre chambre sur le petit jardin et le bassin à carpes koï.

Comme je le disais plus haut, nous avons récupéré notre véhicule de location... et oui il est possible de conduire au Japon ! Et c'est assez simple, la conduite étant relativement paisible.

Avant de partir au Japon, il faut tout de même faire traduire son permis de conduire en japonais... un permis international ne sert à rien. Sans traduction de votre permis, il n'est pas possible de conduire en local !
Il est possible de le faire traduire une fois arrivée au Japon, mais cela implique d'avoir au moins une demi-journée ou une journée à consacrer à aller auprès des Japan Automobile Federation. Moi j'avais préféré utiliser les services de Vivre le Japon pour faire traduire nos permis de conduire. En effet, pour faire faire cette traduction, il faut une adresse au Japon...

Une fois la traduction du permis en japonais en poche, il faut juste s'assurer d'avoir une voiture avec un GPS qui à minima parle anglais, et s'habituer à la conduite à gauche ;o) ce qui implique le volant et les commandes en inversé par rapport à nos voitures. Mais avec une voiture automatique, c'est vraiment très simple.

Ici le GPS de notre véhicule : totalement tactile et très simple à utiliser même si écrit en japonais. Il parlait anglais :o)

De plus, comme vous le verrez, les panneaux même à la campagne sont écrits certes en japonais, mais aussi en écrire alphabétique, ce qui est assez simple à suivre au final.

Les panneaux de signalisation sont quasi les mêmes que chez nous, il n'est pas nécessaire de réviser son code de la route avant de partir ;o) Et puis, les japonais sont des gens assez calmes au volant. La conduite n'est absolument pas stressante.

Une chose par contre sur laquelle, nous français doivent être vigilant : la vitesse de conduite : on respecte les limitations !

Autre chose : contrairement à la France qui accepte un certain degré d'alcool dans le sang en conduisant : au Japon, c'est 0. On ne boit pas avant de prendre le volant. Les sanctions sont très dures et surtout vous risquez de vous retrouver à pied !

Un petit piège de la conduite au Japon, les feux ! Ils sont placés de l'autre côté du carrefour, donc on ne s'arrête pas au pied du feu ! Une fois qu'on le sait c'est assez facile.

La voiture prise en main... Nous partons direction Azumino (安曇野市), petite ville au Nord de Matsumoto.

Pour ceux qui suivent mon blog de cuisine, vous savez que j'aime la cuisine japonaise, mais vous savez aussi que j'adore le wasabi. J'entends pas le pseudo wasabi que l'on trouve sur le coin des assiettes de sashimi, sushi et autres maki, qui n'est en fait pas vraiment du wasabi, plus une idée de wasabi (Ces pâtes ne contiennent qu'entre 1 à 5 % de vrai wasabi et encore le bout des racines !).

Non moi j'aime le vrai wasabi, celui que je suis obligée de commander sur le net (sur le site Kuroshio, qui est l'importateur français de wasabi en France).

J'ai eu plusieurs fois l'occasion de faire des billets sur ce fabuleux rhizome si parfumé (je vous donne ici le lien pour le billet général sur le wasabi et un autre sur ma visite de la ferme de wasabi en Angleterre), alors c'est clair qu'en étant au Japon... Il fallait que je puisse en voir la culture !

Loin d'avoir mes entrées chez les wasabi-culteurs, pour ceux qui ont envie d'en savoir plus sur la culture du wasabi au Japon et de le voir en vrai, il est possible de visiter la Daiõ Wasabi Nõjõ (大王わさび農場). C'est une ferme de wasabi qui ouvre ses portes au public.

Cette ferme n'est pas une ferme ancestrale puisqu'elle a été fondée en 1915, mais elle est très intéressante à voir. Par contre, toutes les explications sont en japonais... j'avais la chance de connaître le sujet.

Le wasabi (ou "rose trémière des montagnes") est avant d'être un condiment, une plante de la famille de brassicacées, soit la même famille que le raifort ou la moutarde. Il existe plusieurs types de wasabi dont l'un est originaire du Japon : le wasabi japonica, qui ne pousse spontanément qu'au Japon et sur l'île de Sakhaline. C'est le plus connu.
Le wasabi japonica se divise lui-même en 2 variétés suivant l'endroit où il pousse : le sawa wasabi qui pousse le long des cours d'eau de montagne, et le hatake-wasabi qui lui pousse dans des champs humides et ombragés.

C'est ce dernier qui est cultivé ici.

  

Le wasabi est une plante de montagne, d'ailleurs on notera que le 1er signe de wasabi signifie montagne en japonais :  (yama).

C'est une plante qui aime l'humidité et la fraîcheur. Pour éviter que le wasabi ne prenne un coup de chaud, les champs sont recouverts de bâches, appelées "ombrières" qui les maintiennent à l'ombre. Attention, ce ne sont pas des serres, mais de réels tunnels pour maintenir le wasabi à l'abri du soleil et surtout maintenir la fraîcheur venant de l'eau fraîche du cours d'eau qui s'écoule en permanence et irrigue le wasabi.

En pleine soleil, les feuilles se flétrissent très rapidement.

Espace en court de plantation.

On trouve dans la ferme un panneau explicatif sur la culture du wasabi, malheureusement en japonais, mais les dessins sont assez évocateurs malgré tout.

Un peu plus loin, nous croisons des personnes travaillant dans les rangs de wasabi. Vous remarquerez le côté pratique, puisqu'ils ont accrochés au derrière un petit tabouret :o)

Autre accessoire indispensable dans la culture du wasabi : les bottes, puisque le wasabi est cultivé dans les cours d'eau.

Le wasabi est planté dans des allées de caillasse, irriguées par d'étroits "ruisseaux" où s'écoule l'eau. Le wasabi profite ainsi de la fraîcheur du cours d'eau de montagne.

Nous sommes au printemps époque de floraison du wasabi.

La fleur de wasabi, comme quasi l'intégralité de la plante, se mange ! J'en avais fait la dégustation lors de la visite de la ferme de wasabi en Angleterre.

Il s'agit de fleurs blanches crucifères. Comme je le disais plus haut le wasabi est de la famille de brassicacées (comme la moutarde, le chou...)

 

Il faut en général attendre 2 à 4 ans avant que le rhizome ait atteint la taille de récolte.

Pour ceux qui ne le savent pas le rhizome d'une plante (soit le wasabi tel qu'il est vendu, idem pour le gingembre, le galanga...) n'est pas la racine de la plante, mais sa tige souterraine. Sur les photos ci-dessous, les racines sont les "tiges" faisant une sorte de chevelure sur le rhizome. C'est normalement un "déchet", une partie non noble.

Une fois récolté, le rhizome est séparé de ses tiges, feuilles, fleurs et racines, de sa chevelure...

Les rhizomes sont classés par taille.

  

Près de l'endroit où les rhizomes de wasabi sont nettoyés, on trouve un temple. Et bien évidemment avant ce temple, une fontaine avec des Hishaku : louches pour se laver les mains et se rincer la bouche avant d'entrer dans les sanctuaires pour prier.

Temple de la ferme

avec des nuno-zôri géantes.

Tout au long du parcours du cours d'eau qui sert à la culture du wasabi, des allées sont aménagées permettant une balade très sympathique.

 

  

Pendant notre visite, nous nous sommes bien évidemment arrêtés à la boutique et aux divers stands proposant des croquettes au wasabi, du wasabi rice... et des glaces au wasabi (pour une recette sur mon blog de cuisine : ici).

Tout se mange dans le wasabi, du rhizome aux feuilles en passant par la tige et les fleurs lorsque c'est la saison.

Bien évidemment comme partout, il faut absolument faire vos emplettes avant 18h00... Sinon tout sera fermé !

  

Près de la ferme de wasabi, en poursuivant notre visite, nous croisons des moulins à eau.

Lors de notre balade aux abords de la ferme Daiõ Wasabi Nõjõ (大王わさび農場), près des moulins à eau, dans les arbres une colonie de hérons rentrés nourrir leurs petits.

Le soir commence à tomber sur les montagnes et la ferme s'est totalement vidée... Nous devons être les derniers à quitter les lieux !

Statues à la sortie de la ferme.

De retour à Mastumoto, nous allons en centre ville afin de trouver un restaurant

  

 

Voilà le repas est terminé, et nous reprenons la route pour rentrer au Ryokan.

Pour finir la soirée et passer une bonne nuit.... quoi de mieux que de passer dans le onsen (温泉). Il s'agit de bains chauds, généralement communs, intérieurs ou extérieurs, dont l'eau est issue de sources volcaniques.
La nudité y est de rigueur.
D'où dans le Ryokan où nous étions, un "osen homme" () et un "osen femme" (女), que nous avons au final eu l'autorisation d'utiliser en famille étant en cette saison les seuls clients.

Salle de bain/vestiaire où l'on se déshabille complétement (pas de maillot, on doit être nu pour entrer dans le onsen), et où on met ses vêtements dans un panier.

Quelques consignes...

La 1ère phase est de prendre une douche, dont on peut régler la température à l'aide d'un petit tabouret et d'un baquet.

  

Une fois lavé et bien rincé, on nettoie sa place et on peut alors aller dans le bain d'eau chaude. C'est super relaxant.

Comme dans tous les ryokans, on quitte ses chaussures à l'entrée principale et on se déplace en chaussons. Mais ici, on pousse le concept avec des chaussons dédiés aux toilettes :o)

Pour plus d'infos, je vous mets ici les liens qui m'ont permis de préparer ma visite à Fushimi Inari Taisha, au musée du manga et de réserver un cours de pâtisserie japonaise :

- concernant les onsen : quelques articles sur le sujet : Vivre le Japon, Gaijin Japon,
- pour visiter la ferme wasabi : le site Explore Azumino (en anglais), et le site de la ferme Daiõ Wasabi Nõjõ (en japonais)
- pour des informations sur la conduite au Japon : Vivre le Japon

      
Pour accompagner ce billet, une recette inspirée des financiers au wasabi que nous avons achetés à la ferme Daiõ Wasabi Nõjõ (大王わさび農場).

 

 

 

Pas vraiment une recette typiquement japonaise, mais comme j'aime beaucoup le wasabi, je n'ai pas résisté au retour en France de faire ma version des financiers au wasabi.

Sachez que le wasabi se marie très bien avec les fruits rouges et les fruits exotiques, et que si vous utilisez du wasabi frais, le côté "piquant" disparait très vite après qu'il ait été rapé et surtout passé une cuisson à plus de 90°C, ce qui permet de n'en garder que l'arôme végétal et si particulier.
   

 Financier au wasabi frais et cerises
     


  

 Contrat Creative Commons Tous les textes et photos contenus sur ce blog sont la propriété de Sandrine Chauvin, alias Sbc sur ce blog ou Macaronette et Cie sur mon blog de cuisine.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Ah la région de Matsumoto et ses nombreux paysages... de vieux souvenirs qui remontent ! ;) <br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce petit voyage !<br /> <br /> <br /> <br /> Thibaut
Répondre
C
Cela fait longtemps que je n'étais pas passée par ici... En naviguant sur ton blog cuisine, je suis retombée sur ton lien... <br /> <br /> <br /> <br /> Ton article m'a donné envie de prendre un billet d'avion et de louer une voiture, (même si ça doit être un peu flippant au début, non ? de conduire au Japon. Ca doit passer vite, mais bon, ça doit faire drôle au début quand même)... Sortis des grandes villes qui doivent donner un léger tournis, la "campagne" japonaise doit être apaisante au possible, c'est ce que l'on ressent en tout cas dans tes descriptions et tes photos... <br /> <br /> <br /> <br /> C'est super joli le wasabi dans son milieu naturel, encore une source d'apaisement. <br /> <br /> <br /> <br /> Ton article est un anti-stress génial Sandrine !!! A lire dès le matin pour partir en pleine forme travailler... Il devrait être remboursé par la sécu, hihi !!! <br /> <br /> <br /> <br /> Bisous ma belle et à bientôt.
Répondre
Par le viseur de l'objectif
Publicité
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 223 409
Publicité